samedi 28 novembre 2009

Notre travail vu d'Alsace


Une critique de notre livre issu du blog de la section socialiste de Mundolsheim :

Les deux auteurs de ce livre se sont appuyés, pour instruire leur démonstration, sur une documentation riche et variée et sur des éléments statistiques qui jusqu'alors avaient été plus ou moins négligés.

En guise d'introduction, ils rappellent le désamour qui signe désormais les rapports que les partis de gauche entretiennent avec les catégories populaires.
Ce faisant, ils s'attaquent à une représentation de "La France invisible", identifiée sous l'angle spatial, où ouvriers et employés sont rejetés à la périphérie des villes. Ce no man's land qui, faute de pouvoir se déterminer avec précision en vient à se décliner sous l'appellation de "rurbanité", sorte de néologisme résigné où se mélangeraient les apports de la ville et ceux du monde rural.

Ces territoires prenant la suite des banlieues voient leurs habitants, ni suffisamment exclus pour bénéficier des attentions des politiques sociales, ni suffisamment stigmatisés pour s'agréger aux stratégies des décideurs repliés dans les centre ville.

Ces oubliés des politiques sociales et de l'aménagement du territoire démontrent que la diversité qu'ils expriment ne reflète que très imparfaitement les connotations élaborées au sein des élites. Anonymisés, "ces petits moyens" constituent la majorité silencieuse, qui par son refus en 2002 comme en 2005 a exprimé un malaise profond que Nicolas Sarkozy a fort bien su instrumentaliser lors des présidentielles dans ses approches d'une société en crise.
Le livre se conclu par un appel à la gauche à décrypter ces colères qui montent face à la relégation territoriale et sociale, où ouvriers et employés recomposent à bas bruit l'essentiel d'une France rurale.

http://www.ps-mundolsheim.fr/article-recherche-peuple-desesperement-38582468.html

vendredi 27 novembre 2009

Interview sur la Radio publique luxembourgeoise

Voici deux extraits des journaux du 28 octobre 2009 de la radio publique luxembourgeoise 100.7. La présentation du journal est en luxembourgeois mais mes réponses sont en français ! Les Luxembourgeois sont plus particulièrement intéressés par nos développements sur le protectionnisme européen. Étrange, non ?

Journal du midi :
tilidom.com

Journal du soir :
tilidom.com

Le texte...et le son

Sur le lien suivant, une interview en ligne de Gaël Brustier sur les grandes thématiques de "Recherche le peuple désespérément" : http://luette.free.fr/spip/spip.php?article267

mercredi 18 novembre 2009

On ne peut pas plaire à tout le monde...

Un postscriptum de l'excellent Malakine dont on attend toujours la publication du premier livre...

mardi 17 novembre 2009

Rencontre au café du croissant


Gaël Brustier, coauteur de "Recherche le peuple désespérément" vous donne rendez-vous le JEUDI 26 NOVEMBRE A 18H30 pour une rencontre autour du livre au Café du croissant 146 rue Montmartre 75002 Paris. Métros Grands Boulevards, Bourse, Halles, Sentier...

lundi 16 novembre 2009

Des extraits de "Recherche le peuple désespérément" sur elunet.org


Le portail de l'action des élus et de la vie citoyenne publie des extraits du livre :

À l’heure de la crise pétrolière et de la crise des subprimes, l’habitat en pavillon péri urbain expose à une fragilité financière des populations nouvellement accédantes à la propriété déjà en situation de fragilité économique (précarisation de l’emploi, sur endettement...). Quand le remboursement du pavillon compte pour un tiers du budget et l’automobile pour un quart, il ne reste pas grand-chose pour vivre. C’est ainsi que ce que les médias appellent la crise des banlieues, dont la visibilité est plus aisée, cache en réalité une crise beaucoup plus grave et profonde qui a commencé à se manifester par la voie du vote. Alors que le candidat Sarkozy a su capter une bonne partie de l’électorat péri urbain, la gauche doit en grande partie ses défaites de2002 et 2007 à son incompréhension des désirs du monde pavillonnaire. Le péri urbain vaut mieux que les caricatures dressées par les élites urbaines.

La gauche serait bien inspirée de se pencher sur cette colère populaire qui monte face à la relégation territoriale et sociale. La crise risque d’être aiguë quand le pavillon, « abri antiglobalisation », se transformera en traquenard social.

Confortablement calé dans ses certitudes, le commentateur dispense son analyse des victoires de la droite dans les zones rurales comme une reproduction du vieux schéma électoral du XIXe siècle, celui qui voyait les paysans français porter Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République, élire l’Assemblée de Versailles en 1871 puis la Chambre introuvable de 1919... Il y eut certes des paysanneries progressistes, essentiellement dans le centre de la France, du Bourbonnais au Limousin, mais il est vrai que, pour l’essentiel, la paysannerie était conservatrice. Depuis, le monde rural s’est profondément recomposé. La France rurale d’aujourd’hui est beaucoup moins une France paysanne qu’une France des oubliés, une France d’ouvriers et d’employés plus qu’une France d’agriculteurs.

http://www.elunet.org/spip.php?article11467

dimanche 15 novembre 2009

Conférence du Cercle Jean-Jaurès le 2 décembre à Lons-le-Saunier


A l’occasion de la sortie de son livre, Recherche le peuple désespérément (Bourin éditeur), coécrit avec Gaël Brustier, le Cercle Jean-Jaurès recevra Jean-Philippe Huelin.

Il viendra nous présenter les principaux enseignements de leur enquête à travers cette France populaire, périphérique et trop souvent délaissée par les politiques comme par les médias. Aussi notre thématique pour cette soirée sera la suivante :

« Reconquérir les couches populaires,
une nécessité pour la gauche »

Cette conférence aura lieu le : Mercredi 2 décembre 2009 à 20h au Centre social de Lons-le-Saunier

A la fin de celle-ci, Jean-Philippe Huelin dédicacera son livre qui sera en vente au prix de 17 €.

Pour vous permettre de préparer cette conférence, un dossier complet sur ce sujet est disponible sur notre site Internet : www.cerclejeanjaures.org

Comptant sur votre présence, nous vous adressons nos amitiés républicaines,

Yves Ayats, trésorier du Cercle Jean-Jaurès

vendredi 13 novembre 2009

La « peur du déclassement », un décor qui cache la rupture sociale

Déclassement ou peur du déclassement ? Le débat qui s'instaure depuis la sortie du dernier livre d'Eric Maurin pourrait permettre à nos élites de feindre d'ignorer plus longtemps la réalité du malaise qui touche la société française. Ce débat, qui ne manque d'intérêt ni intellectuel ni politique, fait pourtant l'impasse sur la dimension géographique de la crise sociale qui frappe notre société. A la lumière de l'analyse spatiale des classes sociales en France on peut sans peine établir que, nonobstant son talent, Eric Maurin livre une analyse partielle et partiale du « déclassement » et que ses thuriféraires, quant à eux bien moins innocents, y trouvent motif à nier la réalité sociale du pays.

Eric Maurin ignore les mutations géographiques

La principale faiblesse de l'analyse d'Eric Maurin réside dans l'ignorance délibérée des mutations géographiques que la France a connues depuis vingt ans. Faire parler les statistiques en ignorant le puissant déterminant géographique du destin des Français, c'est s'aveugler sur le maelström social qui s'est emparé de la France des zones périurbaines et rurales.

Derrière la nouvelle géographie sociale de notre pays il y a l'emprise de l'économie financiarisée sur la localisation de l'activité économique, autre phénomène ignoré par Eric Maurin. Les agglomérations ont en effet, depuis vingt ans, profondément muté. Elles ont expulsé de leur cœur ouvriers et employés (A Paris, la proportion d'ouvriers et d'employés a chuté de 65% à 35% depuis les années 1970). Ceux-ci ont été propulsés aux confins des aires urbaines dans les zones périphériques et dans le rural sous influence urbaine. Cette France-là accumule embûches et difficultés.

En déficit d'emplois, elle concentre des populations en quête d'un logement moins cher mais dont les temps de transports et distances pour aller au travail s'allongent. Cette France de petits pavillons et de petites communes qui se situent en bordure des aires urbaines concentre un nombre croissant d'ouvriers et d'employés et, à bien y voir, une majorité de Français. Cette France-là a exprimé électoralement son malaise et sa révolte en 2002, 2005 et, hélas, a accompagné l'ascension de Nicolas Sarkozy en 2007. Ces différents coups de semonce devraient avoir éveillé l'attention…

La classe moyenne n'est plus vouée à l'expansion

Nous assistons à la fin d'une représentation et d'une vision imposée de la société française. Ce qui était vu comme une grande « classe moyenne » (« deux Français sur trois ») s'engouffre dans les difficultés, la précarité et plonge consécutivement dans un certain malaise collectif. En fait, au contraire de l'idée dominante répandue dans les années 1970, 80 et 90, la « classe moyenne » n'est plus vouée à l'expansion.

Soumise à une forme croissante de ségrégation territoriale, elle est également en proie à un déclassement effectif. Pour preuve, selon Camille Peugny, un fils de cadres supérieurs sur quatre et une fille sur trois exercent, à l'âge de 40 ans, un emploi ouvrier. Ajoutons que, dans l'espace périurbain, la situation des employés est encore plus préoccupante : leur revenu moyen diminue et l'emploi se précarise davantage encore que ceux des ouvriers. Voilà la réalité d'une France qui souffre presque physiquement mais dont on voudrait réduire le malaise à une forme de névrose ou de fantasme collectif.

La précarisation croissante des surdiplômés

Le diplôme est, certes, un frein relatif au déclassement. Mais là encore cette affirmation ignore délibérément deux phénomènes. L'entre-soi des villes-centres et une ségrégation scolaire de moins en moins honteuse favorisent une reproduction sociale que quelques mesures de saupoudrage faites de « diversité » et de bons sentiments sont censées légitimer. L'autre fait tient à la précarisation croissante des surdiplômés. Le phénomène des « intellos précaires », eux bien ancrés géographiquement dans les centres, est-il lui-même marginal ou bien ne révèle-t-il pas le mal profond qui ronge une société qui récompense de moins en moins bien les diplômes ?

Que les Français ressentent une « peur » du déclassement serait, à lui seul et en soi, un fait social préoccupant. Mais on peut se demander si après le « sentiment d'insécurité », la « peur du déclassement » ne va pas servir à camoufler plus longtemps la rupture sociale et spatiale qui existe entre une majorité de Français et une minorité élitaire connectée à la mondialisation néolibérale.

La France dont rêvent les zélateurs du dernier opus d'Eric Maurin est une France de villages Potemkine, un France dans laquelle il fait bon camoufler aux puissants la difficulté à vivre d'une majorité de la population. L'enjeu de la décennie à venir est pourtant de répondre au malaise de cette France déclassée, périphérique et finalement majoritaire. Cela suppose d'abord de retrouver le peuple…

Par Gaël Brustier et Jean-Philippe Huelin | « Recherche le peuple désespérément... | 13/11/2009 |
http://www.rue89.com/2009/11/13/la-peur-du-declassement-un-decor-qui-cache-la-rupture-sociale-125836

mercredi 11 novembre 2009

La peur du déclassement…et l’oubli du peuple

Le livre d’Eric Maurin, La Peur du déclassement, est en train de créer un des débats publics du moment. Même si l’auteur jouit d’une reconnaissance des médias dit de référence (la une du Monde le jour de la sortie du livre !) son analyse n’en demeure pas moins partielle et partiale sur la réalité sociale en France. Trois éléments majeurs peuvent être avancés pour critiquer sa thèse :

De la même façon que l’insécurité il y a quelques temps, le déclassement ne peut aucunement être réduit à un sentiment ou une peur irraisonnée qui ne serait qu’un problème périphérique de la société française. De nombreux indicateurs montrent que la situation sociale se dégrade réellement pour certaines catégories de la population. La souffrance sociale n’est plus seulement l’apanage de la base de la pyramide sociale (« les exclus »), elle est en train de gagner les « couches moyennes » de la société. Le discours psychologisant sur une société malade que les bons experts devraient soigner de ses névroses a un côté paternaliste et misérabiliste des plus détestables. Pour soigner notre société, un divan ne suffira pas !

Par ailleurs, Eric Maurin attribue les raisons de cette peur à une société qu’il qualifie incessamment de « bloquée » par des protections sociales qui mettent à l’abri les détenteurs de CDI et les fonctionnaires mais qui jetterait dans la jungle sociale tous les autres. C’est une vieille thèse franchement néolibérale qui s’est imposée comme un passage obligé de la « pensée unique » des années 90. On comprend les glapissements de Laurence Parisot à la lecture du livre ! L’auteur n’oublie rien de moins que l’entrée dans la globalisation et ses conséquences sur les conditions de travail et sur le niveau des salaires. L’explication d’Eric Maurin, très « franco-française », ne restitue pas la réalité sociale de notre pays dans son contexte mondialisé.

En réalité, nous avons face à nous un statisticien renommé qui oublie le peuple et qui le méprise un peu. De fait, Eric Maurin méconnait la géographie sociale de la France d’aujourd’hui. Cela n’apparaît pas dans sa grille de lecture ; or c’est un élément essentiel pour appréhender la question du déclassement qui est aussi, et de plus en plus, un éloignement du Centre. Cet élément est au cœur de l’analyse de notre livre « Recherche le peuple désespérément » (Bourin éditeur). On ne comprend rien à notre société si l’on ne parle pas de la ségrégation spatiale et sociale que vit la France périphérique, celle qui est obligée de se lever tôt pour aller au travail car le temps de trajet augmente entre le lieu de travail et le domicile. Cette France-là est mise à l’écart de la France des centres à cause d’un prix du logement prohibitif en ville. Le seul espace disponible devient l’espace périurbain voire le monde rural qui accueille de plus en plus « d’exclus des villes ». Pour cette France périphérique, électoralement majoritaire faut-il le rappeler, le déclassement n’a rien d’un fantasme.

Jean-Philippe HUELIN

mardi 10 novembre 2009

Identité nationale : le Code n'est rien sans le glaive


Coauteur du livre « Recherche le peuple désespérément » (Bourin éditeur), Jean-Philippe Huelin se livre ici à une défense de la Marseillaise, le chant de la nation dont il fait distribuer et commenter les paroles en classe lorsque le révolution française est au programme. En mobilisant Renan et Jaures.

A la veille ce jour commémoratif de l’armistice de 1918 et alors que s’engage un débat national sur l’identité de la France, le Jurassien que je suis se demande si l’un de nos symboles nationaux, la Marseillaise, œuvre du Lédonien Rouget de Lisle, n’est pas le meilleur indicateur de l’état de notre « esprit national ».
Avant d’en venir là, permettez-moi quelques mots sur cet étrange débat à propos de l’identité nationale. Je m’étonne d’abord qu’un ministre puisse « imposer » aussi facilement un « débat public » qui ne semble guère rendu nécessaire par l’actualité immédiate. Passons… une fois de plus, en Sarkozie, le « faire-savoir » est cousin du « se faire voir ». Sur de telles bases, il est à craindre que tout débat soit vicié ; la manipulation politicienne est trop visible à quelques mois d’élections régionales qui ne s’annoncent pas sous les meilleurs auspices pour l’UMP.

Sur le fond, la question de la nature de notre identité nationale a été tranchée à la fin du XIXe siècle par Ernest Renan lors de sa fameuse conférence publiée sous le titre « Qu’est-ce que la nation ? » Dans sa réponse, Renan défend une conception citoyenne de la nation qui est pour lui un « principe spirituel » s’appuyant concomitamment sur un héritage commun et un « vouloir vivre ensemble ». Par là, il construit une conception opposée à la vision allemande de la nation qu’avait défendue Fichte au début de ce même siècle et qui avait une nature plus essentialiste et fondée sur le sang. Le débat me semble clos… sauf pour ceux qui ont peut-être le « vouloir vivre ensemble » mais pas l’héritage commun, c’est-à-dire les populations immigrées ou issues de l’immigration récente. Si c’est là-dessus que certains veulent faire porter le débat, alors il s’agit d’un débat sur l’intégration.

Il ne me semble alors pas du tout surprenant qu’à l’heure où l’on chante partout, de la droite libérale à la gauche boboïsée, les vertus de la diversité (nouvelle bannière des élites médiatisées et mondialisées), se pose la question de l’appartenance à une nation. C’est d’autant plus difficile de s’intégrer à une nation pour les immigrés que les élites nationales daubent en permanence l’idée de nation. Or il clair que pour appartenir il faut chercher du commun, du lien. Contre l’atomisation du tout-individuel, la nation doit être un refuge où peut s’épanouir ce qui nous rassemble ; si ce n’est pas l’histoire, ce peut être des principes, des valeurs, des moments, des commémorations, des symboles, des chants…

Nous arrivons donc à notre Marseillaise. On peut toujours en lire les paroles ou la chanter seul mais sa force est dans le chœur et les cœurs qui se réunissent pour la chanter. Chant de guerre, elle est un cri de défense d’un « nous » contre un « eux ». Il est primordial de le rappeler. Sans l’armée de l’an II, pas d’application des droits de l’homme et du citoyen. Le Code n’est rien sans le Glaive. La Marseillaise est l’expression populaire de cet élan civique qui promeut la nation comme acteur de l’Histoire.

A cet égard, on comprend mieux que, dans une France que d’aucuns veulent apaisée et presque endormie, les paroles de ce chant guerrier puissent écorcher des oreilles devenues trop sensibles. Que certains, par provocation, entrainement ou aveuglement, la sifflent parfois lors de certaines rencontres footballistiques n’est qu’un des signes de sa vitalité. En tant que professeur d’histoire-géographie, je peux témoigner que je tiens tout particulièrement à distribuer et à commenter les paroles de la Marseillaise lorsque le programme met au menu la Révolution française. Cela me semble tout à fait profitable car l’amour de la patrie n’est jamais que l’accomplissement d’un parcours de connaissances et d’émotions de chaque individu à qui l’on apprend à s’élever au rang de citoyen. Je pense que la Marseillaise participe toujours pleinement de cette ambition, tout du moins le devrait-elle.

Enfin terminons par une citation de Jean Jaurès. A certains de ses adversaires qui essayaient d’opposer le chant socialiste de l’Internationale et la patriotique Marseillaise, Jaurès ne contourne pas l’expression tant décrié de « sang impur (qui) abreuve nos sillons » et il écrit : « Oui, c'est une parole sauvage. Et pourquoi donc la Révolution l'a-t-elle prononcée ? Parce qu'à ses yeux tous les hommes qui consentaient, sous le drapeau de leur roi et de leur pays, à lutter contre la liberté française, espoir de la liberté du monde, tous ces hommes cessaient d'être des hommes ; ils n'étaient plus que des esclaves et des brutes. (…) Quand la patrie, maniée par les tyrans, devient un instrument de servitude contre l'humanité, l'indiscipline, la révolte, la désertion deviennent l'obligation première : voilà ce que la Révolution française, voilà ce que La Marseillaise crient à tous les soldats du monde.»

Jean-Philippe Huelin - militant PS | Mardi 10 Novembre 2009
http://www.marianne2.fr/Identite-nationale-le-Code-n-est-rien-sans-le-glaive_a182723.html

dimanche 1 novembre 2009

Jean-Philippe Huelin à la recherche du peuple

Un article paru ce jour dans la page locale Delle du journal "Le Pays", édition du Territoire de Belfort de "L'Alsace"

Dellois d’origine, Jean-Philippe Huelin vient de co écrire avec Gaël Brustier un essai politique intitulé « Recherche le peuple désespérément ». Le livre propose une analyse sociale de la France d’aujourd’hui et explique les raisons de la rupture entre les élites et le peuple.

Recherche le peuple désespérément est le fruit d’une étude à la fois sociologique, géographique, historique et politique de la société française de notre époque, et plus particulièrement de la vie des couches populaires lors de ces 30 dernières années.

Les deux auteurs Jean-Philippe Huelin et Gaël Brustier se sont appuyés sur des éléments statistiques officiels et ont puisé leurs sources dans les études de l’Insee.

La souffrance des couches populaires

Aujourd’hui, la population française est composée à 60 % d’ouvriers et d’employés. Ces deux catégories socioprofessionnelles vivent aux marges des villes, loin des centres urbains, voire même dans un espace rural qui se redéveloppe.

Les couches populaires existent et elles souffrent beaucoup de la précarité de l’emploi et de salaires moyens assez faibles.

Cette France a voté non aux élections européennes de 2005 mais, paradoxe, elle a succombé aux promesses électorales de Nicolas Sarkozy en 2007.

Dans leur livre, les deux auteurs ont essayé de mettre à la portée des lecteurs, militants ou non, le fruit d’études sociologiques de nombreux chercheurs. Elles balaient bien des idées reçues : précarisation du travail, chute des citadelles industrielles, protectionnisme, mondialisation, visions des médias, France des oubliés, émancipation des peuples, fonctionnement de la démocratie.

Enfin les auteurs donnent des pistes de réflexion qui pourraient réconcilier le peuple et les élites politiques.

Jean-Philippe Huelin est né en 1979 à Montbéliard, issu d’une famille delloise de longue date. Il a fréquenté l’école des Marronniers, le collège de Delle puis le lycée Condorcet de Belfort où il a obtenu le bac en 1997.

Il a été ensuite étudiant à Strasbourg, d’abord en sciences politiques puis en histoire. Il est aujourd’hui professeur d’histoire-géographie dans le Jura.

Parallèlement, Jean-Philippe Huelin a entamé un parcours politique en adhèrant au Mouvement des citoyens de Jean-Pierre Chevènement en 2000. Un an plus tard, il a été responsable de la section MDC de Delle et membre du secrétariat politique du mouvement. Il a quitté le parti chevènementiste en 2006 et a rejoint le parti socialiste sur les traces de Ségolène Royal.

Jean-Philippe Huelin a connu le coauteur du livre, Gaël Brustier sur les bancs étudiants à Strasbourg. Ce dernier est aujourd’hui docteur en science politique et collabore régulièrement à la rubrique « livres » du Monde diplomatique.

Patrice Boufflers, Le Pays du 1er novembre 2009

LIRE « Recherche le peuple désespérément » est paru en octobre 2009 aux éditions Bourin à Paris spécialisées dans l’édition d’essais politiques. Il est disponible dans toutes les bonnes libraires au prix de 17 €, Fnac et Forum à Belfort mais aussi à l’Intermarché de Delle.

http://www.lalsace.fr/fr/permalien/article.html?iurweb=2146549