samedi 13 février 2010

Désirs d'avenir recommande "Recherche le peuple désespérément"


Comme le déclarait Ségolène Royal, le 29 octobre dernier, la question de «savoir ce qui fait le lien républicain. (...) Où est-ce que nous voulons aller ensemble ? Qu'est-ce qui fait que les Français tiennent debout ensemble ?» est pour nous, pour la France, fondamentale.

Afin d’approfondir notre réflexion sur ce qui mine notre cohésion nationale, sur l’évolution de nos territoires et la manière dont nous nous y inscrivons, il nous a semblé pertinent d’attirer votre attention sur le très intéressant colloque intitulé « Que sont devenues les couches populaires ? », organisé par la Fondation Res Publica, présidée par Jean-Pierre Chevènement, sénateur et ancien ministre.

Retrouvez donc sur le site de la Fondation Res Publica, les interventions de Christophe Guilluy, géographe consultant, coauteur avec Christophe Noyé de « L’atlas des nouvelles fractures sociales en France », celle de Gaël Brustier, coauteur avec Jean-Philippe Huelin de « Recherche le peuple désespérément » sous-titré : « Le peuple, mutation politique, histoire électorale, représentation médiatique et idéologique », aux éditions Bourin et l’intervention de Stéphane Rozès, président de « Conseil, analyse et perspective » (Cap), enseignant à Sciences-Pô et à HEC, auteur de « La nouvelle France » dans un article du Débat de septembre 2007.

Vous pourrez aussi lire la conclusion de Jean-Pierre Chevènement et le débat public qui a suivi.

Dans son intervention « Nouvelle géographie sociale et cohésion nationale », Christophe Guilluy explique comment il a retrouvé la « trace » des couches populaires. Il rappelle notamment que « 85% des pauvres ne vivent pas dans la banlieue » et que « les couches populaires structurent toujours la sociologie française » mais se répartissent différemment sur le territoire. Christophe Guilluy décrit dans son intervention un « séparatisme social » en milieu populaire et un dangereuse fracture.

Gaël Brustier, co-auteur avec Jean-Philippe Huelin de « Recherche le peuple désespérément » (éd. Bourin, 2009) a abordé quant à lui les « mutations politiques, l'histoire électorale et les représentations idéologiques ». Des mutations d'après lui insuffisamment prises en compte et amenant une « désaffiliation massive, en France en tous cas, des ouvriers, des employés, des salariés du privé vis-à-vis du vote de gauche ». Gaël Brustier décrit dans son intervention l'évolution différenciée entre l'espace urbain dense ( villes centres et proches banlieues) et la France périphérique (zones périurbaines et rurales) et ses conséquences politiques.

Nous vous recommendons la lecture « Recherche le peuple désespérément » à propos duquel vous trouverez un article sur le site de Marianne ici et ainsi que plusieurs compte-rendus sur le blog de Jean-Philippe Huelin, co-auteur du livre.

Dans son intervention Stéphane Rozès explore les origines du paradoxe qui fait que une société française qui a « tendance à voir ses inégalités sociales et spatiales s’accroître » voit dans le même temps « un recentrement idéologique des représentations des Français » autour de « l’idée républicaine, l’idée de citoyenneté et l’idée de nation ». Des origines qui selon Stéphane Rozès sont à trouver dans l'évolution d'un capitalisme manaérial offrant des perspectives d'évolution individuelle notamment à travers la consommation à un capitalisme patrimonial, celui non plus du manager mais celui de l’actionnaire. « C’est le capitalisme patrimonial qui, en retirant le commun d’un avenir meilleur individuellement et collectivement, entraîne le retour à des notions collectives communes défensives comme la nation, la République… ».

En conclusion du colloque, Jean-Pierre Chevènement revient sur sa vision de l'évolution de la gauche, une gauche qui aurait « rendu les armes sans avoir combattu » face au mouvement néolibéral et néoconservateur. Pour sortir la gauche de ce piège, Jean-Pierre Chevènement évoque « la nécessité de reconstruire un opérateur historique qui puisse s’appuyer sur le peuple ». Il imagine pour cela le rôle d'« un homme intelligent qui ne soit pas dupe des grilles de manipulation médiatiques (...) et puisse trouver le concours de forces allant dans une autre direction ».
Un défi que relève jour après jour Ségolène Royal !

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