Au dépit s’ajoute la colère. On n’épargne décidément rien aux derniers militants socialistes. Après le résultat catastrophique de dimanche soir, il doit en effet avaler dès le lendemain la littérature « décalée » de ses heureux élus. Parmi eux, le communiqué de presse publié par Catherine Trautmann (voir encadré ci-dessous), tête de liste socialiste dans le Grand Est, en dit long sur les causes de la Bérézina.
C’est technocrate, hautain, méprisant, jargonnant, européiste et finalement symptomatique d’une certaine classe dirigeante socialiste qui depuis 10 ans n’a toujours rien compris. Bref, c’est du Jospin, en pire… Ce qui regrette Madame Trautmann, c’est « l’affaiblissement de l’idéal européen ». En ne se déplaçant pas, le peuple heurte le dernier idole de notre hiérarque socialiste. Ce n’est ni le score ridicule de son parti, ni l’avenir de la Gauche qui la préoccupe, c’est son idéal qui n’est plus socialiste (on le savait depuis 1983) mais européen.
Catherine Trautmann devrait lire Védrine !
Comme lors de la belle époque des affrontements entre souverainistes et fédéralistes, les ennemis sont les « nationalismes » dont la « montée » est perpétuellement « inquiétante », ce sont les « gouvernements européens » qui empêchent l’épanouissement d’une « Europe des citoyens ». Mais dans quel monde vit donc Mme Trautmann ? Cette logorrhée est datée, caduque, renvoyée dans les placards de l’histoire depuis le référendum de 2005. Elle pourrait quand même investir un peu de son temps pour lire Hubert Védrine ! Plus que des électeurs, c’est de son côté que l’on révèle le plus de « frustration », celle de ces élites omniscientes qui n’acceptent jamais d’avoir tort, de pas être suivies par ce peuple ignare.
Comment ce peuple européen, français ici, a-t-il pu se détourner du Manifesto, la pierre philosophale des sociaux-démocrates en fin de vie ? Il avait pourtant de l’allure ce texte qui prenait bien la peine d’avertir les rebelles gaulois que leur « non » de 2005 se transformait en un « oui » mystique au traité de Lisbonne, son replâtrage sarkozyen. Madame Trautmann doit avoir raison, ce qui manque aux socialistes français est certainement la « crédibilité » incarnée par des responsables qui, comme elle, savent respecter l’électeur, qui ne jouent pas de la démagogie dont use le Président français…
Jusqu’où vont nous mener cette élite socialiste autocentrée et sourde aux préoccupations populaires ? Jusqu’à quand faudra-t-il mettre son poing dans sa poche au nom de la lutte contre Sarkozy ? Aux vues des résultats, il va quand même falloir que la direction socialiste se remette en cause au risque de finir comme le Parti Radical de nos aïeux : une queue de comète politique, plus proche de l’assiette à beurre des collectivités territoriales que du gouvernement d’un peuple souverain.
Communiqué de Catherine Trautmann le 8 juin 2009
Les résultats d’hier avec un taux d’abstention catastrophique, jamais atteint depuis 1979, marquent pour moi d’abord l’affaiblissement de l’idéal européen : l’Union européenne est à un tournant de son histoire ; il lui faut à présent trouver rapidement un nouveau souffle si elle ne veut pas devenir un simple artefact des gouvernements européens. Sans participation électorale, pas de légitimité démocratique ! La montée inquiétante des nationalismes dans certains Etats-membres, participe également à cette négation du projet européen.
Cette abstention peut être interprétée comme l’expression d’une frustration des électeurs par rapport à un projet européen qui leur échappe et la revendication d’une plus grande transparence sur la façon dont le PE peut exercer son pouvoir et dont les décisions sont prises. C’est aujourd’hui la responsabilité des élus au Parlement européen de redoubler d’efforts pour donner un sens à l’Europe.
A l’échelle de l’Union, les Socialistes, unis comme jamais autour d’un véritable projet commun élaboré et porté par l’ensemble des partis membres du PSE –le Manifesto– n’ont pas réussi à incarner de façon crédible l’alternative que ce programme pouvait représenter.
En outre, la défaite du Parti Socialiste français s’explique notamment par une confusion entretenue entre enjeux nationaux et enjeux européens. Et malgré la campagne collective menée sur le Grand Est, c’est l’absence d’unité nationale qui nous a été clairement reprochée.
Aujourd’hui, la question qui se pose à nous autres Socialistes Français, est bien celle de la crédibilité de notre parti, alors même que nous devrions être une force majeure de proposition. Je salue d’ailleurs le courage de Martine Aubry qui en reconnaissant la défaite du Parti socialiste a aussi entendu le message que les Français nous ont adressé. Car si les victoires sont collectives, il est bon de rappeler que les défaites le sont également !
Aujourd’hui, les Européens ont fait le choix d’avoir un Parlement clairement à droite. Il faudra que le PPE l’assume demain. Se pose la question du contrepoids politique face à la Commission et au Conseil, puisqu’avec de tels équilibres nous prenons le risque de prendre le chemin d’une Europe des gouvernements et non d’une Europe des citoyens. La responsabilité des forces de gauche est d’organiser un contrepouvoir, de trouver un mode de gouvernance alternatif au sein du Parlement européen. C’est un enjeu pour les semaines qui viennent. En ce qui me concerne, j’ai pris des engagements clairs sur des sujets sensibles vis-à-vis des électeurs du Grand Est. Je resterai fidèle à ces engagements, et mon action s’inscrira bien sur le fond et dans la durée.
Source: http://www.marianne2.fr/Les-chefs-socialistes-n-ont-toujours-rien-compris-!_a180679.htmlCette abstention peut être interprétée comme l’expression d’une frustration des électeurs par rapport à un projet européen qui leur échappe et la revendication d’une plus grande transparence sur la façon dont le PE peut exercer son pouvoir et dont les décisions sont prises. C’est aujourd’hui la responsabilité des élus au Parlement européen de redoubler d’efforts pour donner un sens à l’Europe.
A l’échelle de l’Union, les Socialistes, unis comme jamais autour d’un véritable projet commun élaboré et porté par l’ensemble des partis membres du PSE –le Manifesto– n’ont pas réussi à incarner de façon crédible l’alternative que ce programme pouvait représenter.
En outre, la défaite du Parti Socialiste français s’explique notamment par une confusion entretenue entre enjeux nationaux et enjeux européens. Et malgré la campagne collective menée sur le Grand Est, c’est l’absence d’unité nationale qui nous a été clairement reprochée.
Aujourd’hui, la question qui se pose à nous autres Socialistes Français, est bien celle de la crédibilité de notre parti, alors même que nous devrions être une force majeure de proposition. Je salue d’ailleurs le courage de Martine Aubry qui en reconnaissant la défaite du Parti socialiste a aussi entendu le message que les Français nous ont adressé. Car si les victoires sont collectives, il est bon de rappeler que les défaites le sont également !
Aujourd’hui, les Européens ont fait le choix d’avoir un Parlement clairement à droite. Il faudra que le PPE l’assume demain. Se pose la question du contrepoids politique face à la Commission et au Conseil, puisqu’avec de tels équilibres nous prenons le risque de prendre le chemin d’une Europe des gouvernements et non d’une Europe des citoyens. La responsabilité des forces de gauche est d’organiser un contrepouvoir, de trouver un mode de gouvernance alternatif au sein du Parlement européen. C’est un enjeu pour les semaines qui viennent. En ce qui me concerne, j’ai pris des engagements clairs sur des sujets sensibles vis-à-vis des électeurs du Grand Est. Je resterai fidèle à ces engagements, et mon action s’inscrira bien sur le fond et dans la durée.
il faut rester bien à gauche si on veux retrouver nos electeurs,laissez partir ces barrons qui pensent qu'à eux,faites le tri et vous retrouverez vos troupes!!!!!!!!!!!!
RépondreSupprimerun vrai militant