Sur le site du think tank du PS, la Fondation Jean Jaurès, vous pouvez trouver une note très intéressante de Jean-Philippe Huelin, intitulée « Où en est le vote ouvrier ? ».
Huelin, qui a publié plusieurs essais, « Recherche le peuple désespérément » et « Voyage au bout de la droite », est de ceux qui, à gauche, ne se résignent pas à voir Marine Le Pen capter la majorité du vote ouvrier, avec près d’un tiers de leurs voix, en 2012. Il remarque une forte disparité entre l’Est de la France, où ce vote ouvrier pour le FN est très fort, et l’Ouest, où le phénomène est beaucoup moins marqué. Il observe que l’abstention est au moins aussi importante parmi les ouvriers que le vote FN.
C’est parce que c’est au sein du monde ouvrier que le discrédit envers la classe politique est le plus accentué. C’est tout particulièrement dans ce milieu que se fait entendre une demande de protection, « physique, économique, sociale et nationale » face à la mondialisation, qui grignote nos emplois industriels. Contrairement à ce qu’on croit souvent, le monde ouvrier n’est pas hostile au libéralisme culturel et sociétal. C’est pourquoi Jean-Philippe Huelin critique vertement la position récemment adoptée par Terra Nova qui prenait acte du divorce entre une classe ouvrière sur le déclin sur le plan numérique et la gauche, et proposait une stratégie électorale fondée sur une coalition entre jeunes diplômés et minorités ethniques et culturelles.
Huelin estime que la reconquête du vote ouvrier par la gauche, qui a commencé avec Ségolène Royal en 2007, passe par une stratégie de « gauche populaire », apportant des réponses à un besoin de sécurité, qui émane de toutes les catégories populaires.
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