lundi 28 septembre 2009

« Les Gens d’abord ! » : mais qui sont « les gens » ?

Les mots ont-ils encore un sens pour certains dirigeants socialistes ? On peut en effet se poser la question en voyant certains slogans (voir ci-contre) ou en écoutant certains discours prétendant vouloir « protéger les gens ». On a bien changé d’époque, aux « citoyens », « travailleurs », « ouvriers » ou « camarades » a succédé une forme dégradée du plus droitier « particuliers ». Par là-même, on évacue toute référence aux classes sociales dans la structuration du langage et donc de la pensée politique.

Lorsqu’une fédération socialiste, celle de Haute-Marne en l’occurrence, adopte le slogan « Les Gens d’abord » pour s’opposer à Nicolas Sarkozy, on comprend le chemin qu’il reste à parcourir pour reconquérir les classes populaires… Quand on veut « protéger les gens » en refusant de parler de protectionnisme, serait-il même européen, on joue les dames patronnesses contre les rapports de force ou plus fondamentalement le paternalisme contre le socialisme.

Si la gauche s’occupe de défendre les « gens », c’est qu’elle ne défend plus personne, voilà, en substance, ce que pensent beaucoup de citoyens. A ce vide de la pensée, il faut opposer l’analyse de la société et la constitution d’une stratégie nouvelle.

2 commentaires:

  1. Je te trouve sévère sur ce rejet du mot "les gens". Tu y rajoutes l'adjectif "ordinaire" et c'est une expression très utilisée par Georges ORWELL.

    Fraternellement.

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  2. Tu as sans doute raison, camarade, mais les gens qui utilisent cette expression sans cesse n'ont certainement pas lu notre cher George Orwell...

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