dimanche 26 juin 2011

Bouclier rural à Lamarche

Voici, sur le site de Rénover maintenant 21, le compte-rendu de la réunion de section des cantons d'Auxonne et Pontailler en Côte d'Or à laquelle j'ai participé vendredi soir. Encore un grand merci à mes camarades pour leur invitation !

mardi 21 juin 2011

Il y a 10 ans, une autre campagne présidentielle commençait...








Pourquoi le berlusconisme pourrait survivre à Berlusconi

La double défaite électorale de Silvio Berlusconi - municipales et référendum - n’entame en rien la vigueur des droites italiennes. Umberto Bossi, le chef de la Ligue du Nord, a profité de la fragilisation du Cavaliere pour exiger ce dimanche 20 juin, à Pontida, site de la kermesse annuelle de son parti, une réforme fiscale et la décentralisation vers le Nord de quatre ministères.

A lire la presse française, après ses revers électoraux des municipales du 30 mai dernier et du référendum de lundi 13 juin, Berlusconi serait proche de la sortie. Nous serions donc au terme d’un épisode politique qui a débuté en 1994 quand le magnat transalpin est devenu le Premier ministre new look d’une Italie engluée dans un affairisme qui finit de détruire la 1ère république italienne. Par abus de langage, certains parlent même de « fin du berlusconisme ». Rien n’est moins sûr tant Il Cavaliere sait, tel le phénix, renaitre de ses cendres. En sus, comme disait Auguste Comte, « on ne détruit que ce que l’on remplace » et l’on voit mal aujourd’hui l’alternative à la droitisation impulsée par Berlusconi.

La gauche italienne n'est pas en mesure de remplacer Berlusconi

Qu’y a-t-il en effet face au berlusconisme ? Une gauche divisée, sans stratégie ni stratège. Rappelons que la gauche italienne est représentée au Parlement italien par le Parti Démocrate (PD), ce dernier avatar du Parti communiste italien qui est hégémonique à gauche, et l’Italie des Valeurs (IDV) d’Antonio Di Pietro. Ce petit parti de centre-gauche s’est rapproché de la gauche plus radicale, absente du Parlement depuis 2008, incarnée par le parti Gauche, Ecologie et Liberté (SEL) où cohabitent communistes et écologistes. Or c’est cette gauche « marginale » qui a remporté les plus grandes victoires aux municipales – Luigi de Magistris (IDV) à Naples et Giuliano Pisapia (SEL) à Milan – et c’est elle qui est à l’origine du référendum victorieux contre l’immunité pénale du Premier ministre, pour l’interdiction du retour au nucléaire et contre la privatisation de l’eau, à l’occasion duquel elle a su s’appuyer sur les associations citoyennes et la « société civile ».

Le Parti Démocrate, sorte de gauche institutionnelle, tente bien de récupérer les récentes victoires électorales mais il pâtit d’une sérieuse défiance dans l’opinion. Ses chefs n’ont rien d’autre à proposer qu’une énième grande coalition électorale qui irait des communistes au centre-droit, comme en 1996 et en 2006. Or il manquerait à cet attelage la clé de voûte naguère incarnée par Romano Prodi, l’homme de la parenthèse au berlusconisme.

La droite italienne est encore majoritaire en Italie

Ce que la gauche italienne n’arrive pas à comprendre c’est la profonde marque (pas seulement publicitaire) que le berlusconisme, fondé sur l’égoïsme et l’hédonisme, a imprimé sur la vie politique. En vingt ans, il a imposé une droitisation qui va bien au-delà d’une simple victoire électorale. C’est pourquoi le berlusconisme pourrait bien survivre à Berlusconi. En effet, dans un contexte politique favorable à la gauche, un récent sondage sur les intentions de vote des Italiens publié dans « la Repubblica » accorde 39% à la majorité parlementaire (le Peuple des Libertés de Silvio Berlusconi et la Ligue du Nord d'Umberto Bossi), 13% au centre-droit (UDC et Fini) et 42.5% à la gauche. La droite est donc encore majoritaire en Italie…

Berlusconi affaibli, Fini provisoirement sur la touche, c’est Bossi, partenaire incontournable de la coalition parlementaire, qui organise donc une nouvelle contestation de l’intérieur à la politique gouvernementale en demandant le transfert symbolique de ministères de Rome vers la « Padanie » et une réforme fiscale qui, ici comme ailleurs, rimerait avec baisse d’impôt…pour les plus riches.

On retrouve ici la fameuse alliance de la conservation et de la contestation, fondement de la droitisation tel que nous l’avons envisagé avec mon complice Gaël Brustier. Et déjà pointe le bout du nez de Giulio Tremonti, ancien du PSI et principal artisan de cette droitisation. Ministre de l’économie de Berlusconi depuis 1994, il s’impose comme une solution de rechange en cas de chute de Berlusconi, voire en successeur officiel pour les élections générales de 2013 si Berlusconi tient jusque-là. Quand on sait que Tremonti pense pouvoir faire sortir l’Italie de la crise politique et économique en réformant l’impôt sur le revenu qui passerait de cinq tranches à trois, on comprend mieux comment fonctionne ce processus dextriste : cette droite-là est un tank qui ne connaît ni la pause, ni la marche arrière...

Jean-Philippe Huelin, Atlantico.fr, 21 juin 2011

dimanche 12 juin 2011

La désindustrialisation de la France continue

Des suppressions d'emploi ont été annoncées chez l'équipementier automobile MBF dans le Haut-Jura (450 emplois), d'autres sont envisagées pour deux sites de PSA à Aulnay-sous-Bois et à Sevelnord. Jean-Philippe Huelin tire la sonnette d’alarme concernant ce phénomène de désindustrialisation.

Il a été annoncé le 31 mai 2011, la suppression de 199 des 450 emplois de l’équipementier automobile MBF Technologies à Saint-Claude dans le Haut-Jura. Cette usine, plus connue localement sous son nom historique, Manzoni-Bouchot (MB), est le dernier reliquat d’un groupe né dans cette même cité après la Seconde Guerre mondiale. L’usine a une activité de fonderie d’aluminium sous pression et d’usinage de pièces pour l’automobile, en particulier pour le voisin sochalien Peugeot et pour Renault. L’usine est passée de plus de 800 personnes en 2007 à 450 aujourd’hui et donc 250 demain.

Ce pourrait être à terme une fermeture d’usine de plus, celle d’une entreprise familiale tombée en 1999 dans la financiarisation de l’économie avec son rachat par un groupe financier suisse puis dans les griffes de l’externalisation de Peugeot à qui MB rachète la fonderie de Villers-la-Montagne en 2002. Tout aurait pu s’arranger avec la reprise de la branche fonderie par un concurrent français, le groupe Arche, en 2007, mais ce ne fut pas le cas.

Aujourd’hui en effet, ces licenciements portent en eux un symbole et un signal d’alarme. Le symbole tient dans la désindustrialisation d’un bassin d’emploi, le deuxième en Franche-Comté (elle-même première région industrielle de France), qui se situe dans une très vieille région industrielle, loin des grandes villes. Saint-Claude est une sous-préfecture de 11 000 habitants au cœur d’une zone rurale, d’un parc régional et d’un bassin de vie qui a perdu 10% de ses emplois entre 1999 et 2007.

Mais il y a deux autres informations tombées ce jour qui mettent en perspective ce désastre industriel pour ce secteur du Jura et qui au-delà de lui sont un véritable signal d’alarme. La première information est le projet de fermeture du site PSA d’Aulnay-Sous-Bois. Pour le groupe français PSA, cela doit correspondre à une volonté de rattraper son concurrent français qui le devance encore en matière de délocalisation : Peugeot affiche 37,2% de véhicules assemblés en France, Renault n'en a produit que 26,4%. Dans ces conditions, nul doute que la pression à la délocalisation soit très forte sur les sous-traitants de Peugeot ! Il faut ajouter que Renault a pris de l’avance en faisant tourner à plein régime la fonderie de Dacia en Roumanie…

La seconde information est le montant du déficit de la balance commerciale française qui a atteint en avril 2011 plus de 7 milliards d’euros. Notons que parmi les causes de l’accentuation de ce déficit vient le repli de 1.5% des exportations industrielles dû à la baisse des ventes d’équipements automobiles.

Qui peut aujourd’hui encore nier le lien entre désindustrialisation, délocalisation, appauvrissement et chômage ouvrier ? On ne peut plus seulement proposer au monde ouvrier, comme l’a fait avec courage le Conseil Régional de Franche-Comté, des formations qualifiantes en attendant la reprise. La crise financière de 2008 a bon dos et sert de prétexte à une désindustrialisation beaucoup plus profonde. Il s’agit donc de s’attaquer aux racines du processus. Rôle de l’euro, mesures de protectionnisme à l’échelle continentale, combat pour la « made in France », valorisation des savoir-faire ouvriers, tels sont entre autres, les vrais sujets sur lesquels on attend les candidats aux primaires. A eux de nous convaincre que le futur président de la République pourra s’opposer à la désindustrialisation de notre pays ! Qu’ils viennent l’expliquer aux ouvriers de Manzoni-Bouchot à Saint-Claude, on saura les écouter.

Jean-Philippe Huelin - Tribune | Dimanche 12 Juin 2011

mardi 7 juin 2011

Après le Portugal, il faut un état d'urgence idéologique à gauche!

Sur vingt-sept pays européens, plus que cinq sont aujourd'hui dirigés par la gauche, dont trois par coalition. Face à la percée des partis de droite en Espagne et surtout au Portugal, Jean-Philippe Huelin, professeur de géographie et militant socialiste, appelle à un renouveau de la social-démocratie européenne.

Nouvelle élection et donc nouvelle défaite pour la gauche européenne. José Socratès n’est qu’un nom de plus sur la liste des valeureux chefs de gouvernement socialiste ou social-démocrate européen vantés par les élites européennes avant d’être battus par leur propre peuple. Avec près de 38% des voix, son challenger conservateur, le bien-nommé Parti social-démocrate portugais a remporté 105 sièges dans la chambre monocamérale qui en compte 230. Allié au Centre démocratique et social qui a obtenu 24 sièges pour 12% des voix, la droite conservatrice a donc une confortable majorité qui va lui permettre de mettre en place des plans de rigueur encore plus rigoureux que ceux de José Socratès. Le futur premier ministre, Pedro Passos Coelho, s’est d’ailleurs déclaré « absolument lié » aux termes du dernier plan d’austérité élaboré par l’UE et le FMI.

Après les victoires municipales et régionales des droites espagnoles il y a quinze jours seulement, nous assistons donc à un printemps droitiste ibérique dont on peut déjà tirer au moins trois leçons :

1) Les échecs électoraux des socialistes ibériques Zapatero et Socratès, pourtant portés aux nues pour leur pragmatisme par les oppositions de gauche dans le reste de l’Europe, sonnent le glas du socialisme d’accompagnement de la crise. Sur les 27 pays européens, la gauche ne dirige plus aujourd’hui, excusez du peu, que 5 pays : Chypre (dirigé par un communiste), la Slovénie (où le gouvernement social-démocrate est minoritaire depuis mai), l’Autriche (en grande coalition avec les conservateurs), la Grèce de Papandréou et donc l’Espagne de Zapatero.

2) Les débats électoraux n’ont porté que sur la position du curseur sur l’échelle de l’austérité généralisée. Aucune imagination de la gauche gouvernementale, un suivisme ahurissant à l’égard des marchés financiers qui dictent leurs lois, tel est le quotidien du pauvre électeur qui se réclamerait encore de gauche… On le démobiliserait pour moins que cela !

3) Le mécontentement déserte le champ électoral pour se réfugier dans l’indignation (en Espagne) ou l’abstention (41% ce dimanche au Portugal, nouveau record pour la pourtant jeune démocratie portugaise !). Même la gauche de la gauche ne profite pas de la crise (-5% pour le Bloc de gauche au Portugal).

Face à un tel désastre, la sidération de la social-démocratie européenne est au moins aussi grande que celle de la France face à l’affaire DSK ! Il suffirait presque de quelques victoires municipales d’une gauche morale en Italie qui conteste plus Berlusconi dans son style que dans le fond de sa politique pour que la gauche se reprenne à rêver ! Chimères en réalité ! La crise continue de porter les droites européennes et les contestations semblent autant de nourritures nouvelles dont elles se délectent.

Face à un tel séisme politique et idéologique, la solution ne peut pourtant venir que d’une Révolution interne à la social-démocratie européenne. On attendrait d’elle qu’elle invente un socialisme de transformation qui lui permette de gagner un soutien populaire dans la durée. On voudrait voir l’Internationale socialiste décréter une sorte d’état d’urgence idéologique, s’ouvrir à toutes les tendances progressistes et tenir des Etats généraux du renouveau. On voudrait voir des responsables politiques prendre du recul par rapport à leur action, des penseurs européens lancer un débat pour la refondation de la gauche. On aimerait participer d’un grand mouvement d’émancipation des peuples, un nouveau printemps des peuples européens… malheureusement, comme l’écrivait le dramaturge espagnol Calderon au XVIIe siècle : « La vie est un songe et les songes rien que des songes. »

Jean-Philippe Huelin - Tribune | Mardi 7 Juin 2011

vendredi 3 juin 2011

Communiqué de presse de soutien à MBF

Texte du communiqué in extenso :

L’annonce du licenciement prochain de 199 salariés chez MBF Technologies à Saint-Claude est une nouvelle saignée sociale pour le Haut-Jura. 

Je pense d’abord aux ouvriers qui ont bataillé pour sauver leur emploi depuis le dernier plan social de 2009 et qui pourraient venir grossir les rangs des chômeurs. Dans un contexte de grave crise économique, l’argent public n’a pourtant pas manqué pour aider cette entreprise. De ce fait, le Groupe Arche a des responsabilités à assumer face à l’ensemble de la collectivité et pas seulement face à ses actionnaires. 

Je soutiens la détermination des syndicats pour sauvegarder l’emploi. On ne peut, en effet, rester les bras ballants face à la désindustrialisation de notre pays en général et du Haut-Jura en particulier. L'issue des combats politiques à venir dépendra de la capacité de la gauche à réaliser une « alliance des productifs » qui permette à chacun de vivre dignement de son travail. Elle dépendra aussi de sa volonté de maintenir l’activité industrielle dans notre pays, voire de tracer des pistes pour le réindustrialiser. 

Pour commencer, il serait souhaitable que les forces de gauche du secteur se réunissent rapidement pour évoquer ce dossier et les solutions disponibles. 

Jean-Philippe Huelin 
Candidat socialiste à l’élection cantonale de Moirans

mercredi 1 juin 2011

L'hégémonie culturelle de la droite contestataire-conservatrice


Valéry Rasplus a écrit un compte-rendu très circonstancié de "Voyage au bout de la droite" sur son site "Le Voyageur social". Vous pouvez le lire en cliquant ici.

Jean-Philippe Huelin : « Les collectivités locales ne sont pas un contre-pouvoir »

Politique. Dans son dernier essai, le socialiste jurassien analyse la droitisation de la société. Un phénomène que, selon lui, les victoires de la gauche aux élections locales n’arrivent pas à enrayer.

Votre nouveau livre parle de la droitisation des sociétés occidentales. De quoi s’agit-il ?

Au départ, il y a un constat : malgré le contexte économique et social qui pourrait lui être favorable, la gauche ne gagne plus d’élections. Aujourd’hui, tout débat politique se résume à des prises de position des droites. La gauche est marginalisée, elle n’a plus de modèle à proposer et elle n’arrive pas à en inventer un autre. Nous avons essayé de comprendre ce phénomène.

Comment cette droitisation s’est-elle opérée ?

Ça commence à la fin des années 70 et au début des années 80 avec l’arrivée d’une droite néolibérale en Grande-Bretagne et aux États-Unis puis le phénomène s’est étendu à l’ensemble des sociétés occidentales. La droitisation, ce n’est pas une réanimation des droites du passé mais un phénomène nouveau lié à la peur du déclassement de l’occident qu’il soit américain et européen. Depuis trente ans, les droites ont imposé leur vision du monde, leur hégémonie culturelle qui se sont traduites par des victoires électorales. Elles ont imposé le néolibéralisme contre le keynésianisme de l’après-guerre, l’anticommunisme puis le choc des civilisations… Elles ont repris à la gauche sa capacité de contestation. Il n’y a qu’à voir ceux qu’on a appelés les nouveaux philosophes qui sont passés du droit-de-l’hommisme à Nicolas Sarkozy.

N’y a-t-il pas un paradoxe à parler de droitisation alors que la gauche arrive en tête des élections locales depuis 2007 et qu’elle est à la tête de nombreuses villes…

Mais l’enjeu idéologique dans les élections locales est inexistant ! Pour moi, il s’agit là d’une nouvelle forme de cohabitation. Depuis 2002, et l’organisation des législatives dans la foulée de la présidentielle, il n’y a plus de cohabitation possible au plus haut sommet de l’État. Inconsciemment les citoyens procèdent à un équilibrage en confiant les exécutifs locaux à la gauche qui jouent les infirmières pour panser les coups portés par le pouvoir national. Mais cette nouvelle forme de cohabitation est dangereuse pour la gauche.

Pourquoi ?

Parce qu’elle peut anesthésier ses ambitions pour reprendre le pouvoir national. La gauche se recroqueville sur les collectivités qui ne sont pas un contre-pouvoir et qui n’ont finalement qu’une emprise limitée sur la vie des gens. Certes elle n’a pas intérêt à délaisser ces collectivités qui donnent des places pour les siens. Mais je ne crois pas que ces élections locales posent des jalons idéologiques politiques sur lesquels on pourrait s’appuyer pour une victoire nationale. C’est totalement déconnecté.

Même analyse pour le conseil général du Jura qui a basculé à gauche en mars ?

Oui. D’ailleurs, on peut souligner la victoire fragile de la gauche qui est certes majoritaire en sièges mais minoritaire en voix avec un écart d’un millier de voix. Dans la perspective des futures élections territoriales en 2014, sur les sept cantons les plus petits du Jura susceptibles de disparaître, cinq sont tenus par la gauche, deux seulement par la droite. Si l’on analyse le résultat des cantonales, la droite reste majoritaire dans deux des trois circonscriptions du département : Lons et le haut Jura. On est loin d’un mouvement porteur.

Ce vote à gauche peut aussi témoigner d’une volonté de changement des électeurs…

Les gens n’attendent plus de la gauche qu’une alternance par rapport à la droite. Or l’alternance sans alternative ne sert pas à grand-chose. On ne sait pas en quoi une gestion de gauche est radicalement nouvelle. On a confié les clés du département à une majorité sans savoir très bien ce qu’elle va faire. C’est une critique que je fais à toute la gauche, dont nous sommes collectivement responsables. Avoir des élus locaux ne suffit pas à gagner une élection nationale. On l’a vu en 2007 pour la présidentielle. Si on n’a pas préparé idéologiquement le terrain, on n’en tire aucun bénéfice.

Vous-même avez été candidat PS dans le canton de Moirans-en-Montagne ?

Et j’en sais quelque chose : j’ai voulu faire une campagne idéologique notamment autour du thème du bouclier rural qui n’a pas pris.

Cela n’a pas été repris par le PS comme argument de campagne.

On a laissé chacun mener campagne comme il l’entendait, avec un programme mais sans un projet issu d’un travail collectif, qui aurait pu guider tout le monde.

Vous participez à l’organisation de la primaire socialiste dans le Jura…

Oui, je fais partie de l’équipe qui s’en occupe. J’étais, dès le départ, favorable aux primaires qui devaient initialement s’étendre sur plusieurs mois avec une désignation rapide des candidats. Cela aurait permis de faire émerger un inconnu comme Obama aux États-Unis par exemple. Au lieu de cela, on a vu une longue période de jeu de dupes où les candidats potentiels se testent par rapport aux sondeurs. Avec des primaires fixées au 9 octobre, la campagne de fond va durer trois semaines. Le système retenu ne favorise finalement que les personnalités établies, ce qui est au fond là encore un réflexe conservateur, un réflexe de droite.

Propos recueillis par Sandrine Chabert, publié dans le Progrès le 1er juin 2011