dimanche 2 août 2009

La taxe carbone de Rocard suinte le mépris du peuple par Jean-Philippe Huelin

Le salaud d'ouvrier qui roule 30 km pour se rendre chaque matin à son usine sera taxé. Le publicitaire parisien qui vient à son agence en vélo sera indemnisé. Et c'est une figure historique de la gauche qui a inventé un tel système.

Michel Rocard en sarko-boy : décidément la taxe carbone ne recycle pas que le CO2 ! Après les pôles et avant le grand emprunt, le plus dévoué des membres de la Gauche collaboratrice du pouvoir sarkozyste est décidément toujours vert en matière d’usine à gaz bureaucratique, amphigourique et impopulaire. Ne revenons pas sur les principes de ce qu’il est convenu d’appeler dans les hautes sphères « Contribution Climat Energie », seul Claude Allègre, l’ami de Jospin Sarkozy, nie le réchauffement climatique, demandons-nous plutôt qui paiera cette taxe carbone ?

Selon les bons enseignements de l’Ecole (l’ENA bien sûr), un bon impôt touche d’abord les plus nombreux, cela garantit un rendement acceptable. Donc pour faire court, les pauvres paieront la taxe carbone. Les choses sont rarement dites aussi simplement et pourtant c’est la vérité : la taxe pèsera surtout sur les ménages utilisant leur véhicule personnel et se chauffant au fioul. Cela fait certainement très ringard pour les écolos bobos des centres-villes mais ces Français franchouillards qui préfèrent leur bagnole à un Vélib existent, ils vivent en périphérie des villes ou à la campagne, ils sont majoritaires en France et la taxe carbone pourrait les rendre vert de rage. A force de mépriser le peuple, nos élites placées en orbite autour de l’Elysée ont oublié les Français.

Pollueur payeur, un principe de classe ?
Comment pourrait-on autrement se permettre de rendre public un rapport d’experts, présidé par un soi-disant homme de gauche, qui vise à taxer de plus de 300 euros par an les ménages avec enfants vivant à la campagne ? Parce que ce sont des salauds qui polluent la planète, répond implicitement ce rapport. Le comble de l’abject serait encore d’adopter le « chèque vert » de Nicolas Hulot : on taxerait le salaud d’ouvrier qui se lève à 4 heures du mat’ pour faire les trente kilomètres entre son domicile et son boulot dans sa vieille (donc polluante) bagnole et on rendrait de l’argent au publicitaire parisien qui a le bon goût de prendre son vélo entre le 3ème et le 5ème arrondissement de Paris !

Dans ce système de mépris généralisé pour les couches populaires, les marchands de sommeil ont toute leur place. Comme Sarkozy, leur maître à tous, qui se fait élire par 53% des Français pour ne servir les intérêts que des 0,1% les plus riches, les nouveaux convertis de l’écologie surfent sur la vague verte, aujourd’hui très tendance, pour humilier et culpabiliser le peuple. Au passage, l’épisode met en évidence la porosité entre la deuxième gauche et la droite néolibérale avec un Rocky en vieux sage hyperactif : on croit voir Sarkozy dans 30 ans. Au secours !
Et si la Gauche retrouvait le peuple, peut-être se donnerait-elle des chances de l’emporter en 2012 ?

http://www.marianne2.fr/La-taxe-carbone-de-Rocard-suinte-le-mepris-du-peuple_a181681.html

2 commentaires:

  1. C'est bien caricatural tout ça :-/

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  2. J'en conviens, c'est le propre d'une tribune d'interpeler l'opinion sur un sujet précis, ici la méprise des couches populaires par les élites, mais dans des proportions permettant sa publication sur un site comme celui de Marianne2.
    Mais rassurez-vous, cher anonyme, vous aurez tous les détails nécessaires à une vision des choses plus nuancée dans le livre que j'ai co-écrit et qui sortira à la rentrée ; son titre donne la couleur : Recherche le peuple désespérément.

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