mardi 29 septembre 2009

Série sur l'impossible rénovation interne du PS (3) : le renouvellement générationnel et social

Les dirigeants du PS auraient bien pu attendre encore quelques semaines pour préparer en profondeur une véritable rénovation, ils auraient ainsi pu éviter quelques approximations bien dangereuses. Cela attend depuis 10 ans, on n’en est plus à quinze jours près ! Il est vrai que la direction a aimablement répondu à la demande pressante des présidents sortants de conseils régionaux qui craignaient la douche froide d’une participation interne ridicule sans ce providentiel questionnaire. La rénovation du PS sous les fourches caudines des barons ! Ça commençait bien !

Le résultat n’est guère à la hauteur de nos espérances : plus on avance dans ce questionnaire moins c’est clair. La 1ère partie concerne les primaires, j’y suis favorable, les questions sont limpides, la réponse des militants le sera sans doute. La 2ème partie concerne le non-cumul, j’ai déjà dit à quel point ces propositions ne sont pas du tout à la hauteur des enjeux. Les 4ème et 5ème questions ne concernent en fait que les « solferinologues », ces chercheurs du temps passé, cousins des kremlinologues, et qui seront comme eux sans doute au chômage dans dix ans. Passons, aucun intérêt.

Reste la 3ème partie fourre-tout intitulée « La parité, les diversités, les outremers et le renouvellement générationnel ». Derrière cet inventaire à la Prévert se cache un reniement général : l’égalité républicaine. Je ne reviendrai pas sur le débat concernant la parité pour lequel j’ai la même analyse qu’Elisabeth Badinter. L’ambigüité de la question 3.3 est un modèle de jésuitisme : « Donnez-vous mandat au Bureau National pour fixer, pour chaque élection, des objectifs de renouvellement contribuant à une meilleure représentation des diversités de la société française, et pour cela, en réservant si nécessaire, des circonscriptions électorales ? »

J’y joins le commentaire de la commission rédactrice, il vaut son pesant de cacahuètes : « Il faut aussi créer les conditions d’assurer en notre sein la diversité, au sens le plus large du terme, sans instaurer de quotas, en visant l’accès aux responsabilités de militants issus de l’immigration, d’ouvriers, d’agriculteurs, d’employés du secteur privé…, qui sont aujourd’hui sous-représentés parmi les responsables et les élus de notre Parti. Il s’agit aussi de préparer aujourd’hui une nouvelle génération à exercer demain les responsabilités. L’expérience nous a appris que nous ne pouvions réussir qu’en s’y prenant suffisamment tôt et en réservant des cantons ou des circonscriptions pour mettre en application nos principes. »

L’ordre des « diversités » a-t-elle une importance ? Hier les femmes ; aujourd’hui, les immigrés, les ouvriers et les agriculteurs ; demain les homosexuels, les collectionneurs de timbres, les concierges à la retraite ? Tout cela est RIDICULE ! Jusqu’à quand le PS va-t-il se fourvoyer dans ce détricotage de l’égalitarisme républicain ? Quelle peut-être la légitimité d'un élu de la République quand il est en mission de représentation de telle ou telle communauté, mission obtenue grâce à je ne sais quel statut « de membre issu d’une des diversités françaises » ? Je trouve cela très méprisant pour eux. Ce fractionnement « génétique » de la population française me parait dangereux. Seule une profonde réforme sur le cumul des mandats, c’est-à-dire le mandat unique, peut apporter une respiration républicaine à notre parti au bord de l’asphyxie générationnelle et sociale. Le reste n’est que miroir aux alouettes !

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